L’ouest américain sans réservation, c’est possible ?

Voilà la question qui nous taraudait cet été 2019 avant de lancer notre road trip sur la côte Ouest américaine…

Par nature, nous n’aimons pas programmer dans le détail nos voyages. Cela nous avait bien réussi lors de notre tour du monde 2017 et l’idée de tout réserver à l’avance ne nous emballait pas. Pourtant, à la lecture de nombre d’articles et de blogs, nous avons beaucoup hésité…nous partions du 24 juin au 18 juillet parcourir les grands parcs de l’ouest américain à quatre et en pleine période touristique pour nous mais aussi pour nos amis américains.

Nous avions réservé notre vol plusieurs semaines au bénéfice d’un tarif défiant toute concurrence (370€ A/R par personnes au départ de Bordeaux avec Air France KLM, merci Skyscanner et Google flights !).

Nous avons donc pris le parti de réserver uniquement nos deux premières nuits d’hôtel à San Francisco, histoire d’encaisser en douceur les 9 heures de décalage horaire avant de prendre la route avec notre scoobidoo van Jucy facétieux…

Le reste s’est donc fait au fil de la route, du hasard, de nos envies, de nos péripéties et avec l’appui de connexions internet à variateur. Au final cette approche nous a encore réussi. Certes, nous n’avons pas pu dormir au cœur de certains parcs comme Yosemite par exemple ou Zion, mais nous avons toujours trouvé des formules super intéressantes moins encombrées et sans galérer.

Nous avons même pu visiter le désormais célébrissime Antelope Canyon « lower » en arrivant sur site à 9h et en passant à 9h30 pour une visite que nous imaginions impossible sans réservation. Et quelle visite !!! Les exemples de bonnes surprises ont ainsi été nombreux durant l’ensemble de notre road trip US, sans parler des rencontres. Les articles et les photos qui ont animé le blog chaque jour en attestent !

Donc, oui même à quatre avec deux ados, il est tout à fait possible de gérer son road trip au fil de la route sans avoir à se stresser outre mesure des points de chute ou des points de visites. Je précise que nous avions tout de même étudié (surtout Nathalie) les points clés et les étapes incontournables de notre road trip avant de partir. Un minimum de préparation tout de même afin de ne pas passer à côté de certaines splendeurs qu’il aurait été dommage de rater 😉  

A suivre…

Ouest américain : la sélection photo

Une sélection des photos du voyage qui donne une idée de la diversité des paysages rencontrés pendant ces trois semaines et demi.

A suivre…

La synthèse de Nathalie : notre road trip dans l’Ouest américain

C’est un pays XXL avec ses grands espaces, avec la variété et la richesse de ses paysages. La végétation y est surprenante ; on a découvert une diversité de fleurs et de cactus, les arbres immenses et majestueux qui imposent le respect de par leur grand âge comme les Séquoias géants de Séquoia Park. Nous avons été impressionnés par les vues vertigineuses sur les canyons. Quel dépaysement de découvrir les déserts infinis comme Death Valley et la côte Ouest magnifiquement sauvage et préservée ! Ces découvertes ponctuées de surprises quotidiennes face à cette immensité hypnotisante défilant devant nos yeux pendant notre road trip, ont contribué à entretenir la sensation de poursuivre notre voyage autour du monde d’il y a 2 ans.

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Il y a eu aussi de nombreux temps forts comme la rencontre magique et exceptionnelle avec les baleines et les dauphins à Monterey.

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Nous n’oublierons jamais également la sensation de chaleur torride et écrasante éprouvée à Death Valley et au désert de Mojave, asséchant de façon surprenante les voies respiratoires, avant de goûter au plaisir bien mérité d’un bain nocturne dans les piscines en toute tranquillité.

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Comme une enfant dans une cabane perchée dans les arbres, j’ai adoré dormir dans la tente sur le toit de notre van, isolée de l’humidité du sol avec une vue panoramique sur le paysage qui nous entoure.

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La ville de Las Végas contre toute attente est pour nous un site incontournable. La magie des lieux opère réellement avec ses somptueux décors reconstitués.

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Nous avons été aussi séduits par l’ambiance sixties de la route 66 comme dans les villes de Flagstaff, Williams et Selligman. On y ressent encore le culte des belles voitures (ce qui n’a pas laissé Nico insensible), des harley Davidson (ah ces Américains toujours amoureux de leurs montures !) et de l’American Way of life. J’ai notamment aimé Oatman, ville fantôme typiquement Western dans le cadre étonnant qu’offre le désert de Mojave.

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Nous avons aimé le moment convivial passé à Flagstaff avec les « Français », Chrisptophe, Valérie, Sylvie et Clara, que nous espérons les revoir en France pour prolonger notre voyage.

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Un moment chouette encore ; nous avons eu la chance d’assister à un magnifique et authentique travail au lasso dans une passion commune partagée entre cowboys blancs et les Natives Americans (c’est moins offensant que de dire « Indiens » selon les Américains).

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Les Américains sont sympathiques, ouverts et cools. Notre véhicule de fortune attisait partout la curiosité des autochtones et favorisait ainsi les échanges. Conformément à l’idée que je m’en faisais, les Américains sont toujours prompts à aider. Par exemple, j’ai pu constater cela quand Terry un Américain de Sausalito a appelé à ses frais un taxi grâce à son application téléphonique pour nous dépanner.

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Une enrichissante page se tourne grâce à ce road trip en famille qui nous a ressourcés et nous permet de poursuivre cette année avec une belle énergie.

Nathalie

Cap au sud ! De Monument Valley à la route 66

Nous quittons ce matin le très beau site de Monument Valley en Direction du sud. Nous ne savons pas encore où nous nous poserons ce soir. Cela dépendra des visites de la journée et de la fatigue. Nous contournons la Monument Valley pour la découvrir dans sa globalité. Nous passons par Mexican Hat, le rocher en équilibre et qui fait penser à un sombrero. Les couleurs passent du rose oranger au violet. Une succession de canyons plus ou moins profonds égrainent la route qui en devient un peu monotone. Nous nous arrêtons dans un restaurant Navajo. Je goute la Root Beer, bière sans alcool (alcool interdit chez les Navajo) ressemblant par sa couleur et son drôle de goût davantage à un coca. Nous goutons aussi aux burgers façon Navajo. Le pain de mie étant remplacé par une sorte de crêpe épaisse à la pâte aérée et légèrement salée. Pas de quoi nous faire oublier notre gastronomie française mais intéressant à découvrir.

Nous nous dirigeons par le nord vers le Canyon de Chelly que Nathalie nous a sélectionné suite à ses lectures. Nous y découvrons un très beau canyon comparé sur certains guides au grand canyon mais qui à mon sens n’a rien en commun avec lui. Certes, la profondeur de 300m en fait un très honorable canyon, mais il semble plus vivant. En effet, les habitants Navajo cultivent encore en son fond le maïs et autres plants. Ils y élèvent aussi leurs vaches et moutons. En outre, les anciennes habitations troglodytiques en adobe (brique de terre rouge et de paille séchée au soleil) des premiers habitant d’Amérique, les pueblos, lui donnent un autre retentissement. Le spectaculaire laisse la place à un passé endormi et à un lieu de vie et de culture indienne qui s’accroche pour résister à l’occidentalisation.

En sortant du canyon de Chelly (par l’entrée habituelle), nous découvrons une reconstitution de l’habitat traditionnel Navajo, les Hogans. Ces maisons circulaires comportent une structure en bois recouverte de terre rouge. Cela nous permet d’imaginer a vie dans ces foyers. Aujourd’hui encore il en reste beaucoup dans la région car elles servent de maison d’été aux Navajo et leur sont utiles pour des cérémonies. Les Navajo sont convertis au christianisme mais intègrent dans leurs rites des fragments de leur culture ancesrale bien abîmée par la colonisation.

Nous poursuivons notre descente vers le sud, passons par le trading post de Hubell, réputée être une des plus anciennes du pays. Nous passons non loin de la forêt pétrifiée et du Painted désert, ce serait bête de na pas y aller. L’arrêt qui ne nous emballait pas a priori, s’avère être une bonne idée. Le site est là encore riche en surprises. Les décors lunaires des reliefs blancs, gris bleus, pourpres du painted désert laissent place en quelques miles, à l’étonnant ballet de milliers d’arbres de la petrified forest. Sur près de 30 kilomètres le sol est jonché de morceaux d’arbres transformés en pierre au fil des millénaires. Ces derniers emportés il y a plus de 250 millions d’année par un crue comme on savait les faire à l’époque, ce sont retrouvés 300 kilomètres en aval recouverts de boue et privés d’oxygène. La chimie naturelle a ensuite transformé les fibres des arbres par de la matière minérale. Si l’aspect visuel de l’écorce fait encore penser à un arbre, le cœur est quand à lui plus proche d’une pierre semi précieuse que d’une fibre végétale…

Cette visite est aussi l’occasion d’emprunter un premier tronçon de la route 66 qui traverse le parc.

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Après cette longue journée marquée par de nombreux kilomètres et de nombreuses sorties pour admirer les paysages et curiosités, c’est finalement à Holbrook que nous trouvons un sympathique et bienvenu camping pour la nuit. Il est 20h30.

Demain, nous commençons notre trajet retour vers San Francisco en empruntant la mère des routes, la très célèbre route 66.

A suivre…